
La distraction et sa doublure
(co-écrit avec Dork Zabunyan)
Publication | Politiques de la distraction |
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Ouvrage collectif | |
Direction | Paul Sztulman et Dork Zabunyan |
Edition | Grande Collection Artec / Presses du Réel |
Mars 2021 | |
320 pages | |
13 x 25 cm |
Pendant trois ans, de 2016 à 2019, dans le cadre des projets de recherche anciennement intitulé Labex H2H et regroupés aujourd’hui sous le nom d’ArTec, Dork Zabunyan et moi avons conduit un séminaire de rencontres et d’échanges sur la notion de distraction dont a découlé deux livres et une exposition. Après avoir publié Techniques de la distraction autour de l’œuvre de Zoe Beloff, Politiques de la distraction a été publié pour restituer différentes interventions de ce séminaire.
La distraction est plus ambivalente que sa dénonciation ou sa synonymie avec le terme de divertissement ne le laissent supposer. Tandis que ce dernier pourrait ne renvoyer qu’au fait de se détourner d’une chose, de faire diversion, la distraction relève plutôt d’un conflit d’attractions. Notion souvent dévalorisée ou fustigée, elle désigne par ailleurs deux choses : certaines modalités de l’attention (flottante, incidente, mobile…) et des productions esthétiques associées à la culture de masse. En résulte une double orientation des recherches qui composent cet ouvrage, où l’examen local d’états de coexistence entre perception distraite et capacité attentionnelle voisine avec des réflexions sur les influences réciproques entre le domaine des arts et la société du spectacle.
Cette notion de distraction qui se dédouble en deux branches est également clivée, entre émancipation et aliénation, tant dans ses pratiques que dans ses productions. Les réflexions rassemblées ici interrogent la façon dont la distraction cristallise certaines interrogations du présent, celles d’un monde qui se numérise et dont les tensions politiques vont croissant. On peut ainsi paradoxalement penser la distraction à la fois comme le stigmate de nos sociétés et comme son antidote. Elle connaît dans ce recueil un sort fidèle à son étymologie, elle est « tirée en divers sens » dans une variété d’interprétations et d’expériences où sa parade se manifeste de manière inattendue et fend les idées reçues.
Au centre du livre, un cahier d’images donne à voir les photos des œuvres et des documents présentés lors de l’exposition Pratiques de la distraction qui s’est tenue à Genève en mai 2019 avec les étudiants de la HEAD (Haute école d’art et de design de Genève) dans le cadre de l’enseignement de Christophe Kihm. Cette exposition était conçue comme une mise à l’épreuve des problèmes et des idées débattus dans le séminaire.
Dans ce livre, en plus de notre introduction que vous trouverez en pdf à télécharger ici, nous avons accueilli les contributions de Madeleine Aktypi, Daniele Balit, Elsa Boyer, Yves Citton, Emmanuel Dreux, Jim Hoberman, Christophe Kihm, Sophie Mendelsohn, Victor Moisan, Marie Pruvost-Delaspre, Emanuele Quinz, Pascal Rousse, Peter Szendy, Barbara Turquier, Anne Zeitz, Eugénie Zvonkine. Le sommaire du livre se trouve dans le pdf a télécharger et j’y ajoute un second pdf : celui de la feuille de salle pour l’exposition Pratiques de la distraction qui s’est tenue à la HEAD du 03 au 24 mai 2019.