Publication"Les femmes d'Alger", Djamel Tatah
DirectionPaul Sztulman & Jean-François Poirier
ExpositionChapelle Saint-Gaudens: 22 juin - 30 septembre 1996
Musée de Bastia Palais des Gouverneurs: 12 octobre - 30 novembre 1996
EditionLe Massacre des Innocents
1996
80 pages
22,4 x 26 cm

Djamel Tatah me proposa de diriger un catalogue qui devait accompagner une double exposition d’un de ses tableaux, Les femmes d’Alger. Ce tableau avait bénéficié d’une  action de mécénat de la Caisse des dépôts et consignation et était destiné à la salle des pas perdus du Tribunal de Saint-Gaudens où il devait séjourner pendant cinq ans (de 1997 à 200). Avant cela, il allait d’abord être exposé dans une ancienne chapelle reconvertit en centre d’art contemporain. Cet étonnant réseaux de lieux et de personnes me donna l’idée de ce catalogue. 

Comme je venais d’écrire un premier texte sur Djamel (dans la revue Galeries Magazine) auquel je ne voyais pas grand chose à ajouter et que j’étais dans une réflexion sur la politisation possible de ces outils promotionnels que sont les catalogues, je lui ai proposé que l’on parte des déterminations de cette commande pour réfléchir sur les  relations entre la France et l’Algérie, notamment dans cette période de terreur intégriste là-bas et des débats fétides sur le voile ici.  Je lui proposais alors qu’il n’y ait pas le moindre texte sur son travail, mais que ce dernier soit l’occasion d’une réflexion collective. Les femmes d’Alger était en même temps pour Djamel un témoignage de son lien avec le pays de ses parents et une référence à un tableau orientaliste célèbre de Delacroix exécuté en 1833. Djamel a accepté immédiatement, et avec joie, ce détournement d’un de ces tous premiers catalogues. Je ne suis pas sûr que beaucoup d’artistes de sa génération auraient fait de même. 

Pour construire ce petit livre, je me suis associé à un autre ami, Jean-François Poirier, fin connaisseur des différents aspects que nous voulions aborder. Nous avons ainsi fait tandem, lui et moi, pour constituer un attelage de personnes avec lesquelles dialoguer dans cette publication et choisir des extraits de textes éclairants dans les livres de Étienne Balibar, Fethi Benslama, Dominique Clévenot et Oleg Grabar. Chaque autrice et auteur du catalogue s’est impliqué non seulement dans son texte mais aussi sur l’ensemble de l’ouvrage. Je terminais mon avant propos en les remerciant de cela, de « cette relation de complicité et d’amitié » qui porta cette petite publication. L’implication de toutes et tous « encouragea notre confiance en un tel projet et notre volonté de risquer cette entreprise ». 

Sommaire de l’ouvrage :  
Paul Sztulman, Avant-Propos
Jean-François Poirier, Les arabes comme je les imaginais quans j’étais petit
Christophe Bident, Éternelle ironie au tribunal (Lire)
Nadia Djeghaba, Le magicien de l’ombre
Marie-José Mondzain, Entretien
Pierre-Paul Ryga, Soummam
Xavier Creach & Jean-Pierre Alaux, La voix de l’exil (texte initialement publié dans La revue plein Droit (GISTI), n°28, septembre 1995)
Ahmed Boubeker, Le bled des illusuions perdues
Zahia Rahmani, Chronologie : Algerie 1827-1995