De la forêt humaine aux mondes sylvains

Pendant plusieurs années, un de mes cours de recherche porta sur la forêt. Une révolution animale et végétale battait son plein dans le champ scientifique et théorique, de nouveaux livres passionnants ne cessaient d’affluer et de redéfinir un nouvel horizon politique à l’aune de la catastrophe écologique. À la recherche d’un cadre analytique et d’un lieu d’échange non-anthropocentrique permettant d’inclure tant les humains que les non-humains et de penser « par delà nature et culture », selon la formule de Philippe Descola, on assiste depuis des années à une tentative de réformer plusieurs concepts philosophiques fondateurs de notre modernité occidentale ainsi qu’un ensemble de représentations qui ont structuré notre imaginaire. Quand le musée Zadkine me proposa de rédiger un texte pour son exposition Le rêveur de la forêt, je saisis l’occasion pour synthétiser ces années de cours.